White Horse

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samedi 16 mars 2013

Concours "Deviens écrivain"

En cette fin d'année 2012, la revue "Le Monde des ados" a organisé un concours auquel j'ai participé. 

Le but était d'imaginer la suite de deux phrases écrites par l'écrivain Timothée de Fombelle sur le thème de l'aventure. Le 1er prix à gagner était un liseuse Kobo et tous les ouvrages de Timothée de Fombelle.

Nous avons été 680 à participer à ce concours, et je n'ai malheureusement pas gagné mais j'ai été très contente d'écrire cette nouvelle que je vous laisse apprécier ci-dessous.



Le cheval rouge

"Le vélo rouge quitta le soleil d'été et s'enfonça dans le tunnel, sous la voie ferré. Jeanne roula quelques instants sans rien voir mais, à la sortie, elle ne reconnu ni la brume glacée, ni le paysage, ni la foule apparue autour d'elle, et encore moins le cheval au triple galop qui, entre ses jambes avait remplacé son vélo." [...]

Ce cheval avait la crinière rouge telles des flammes déchaînées, et son allure était comme nulle autre.
Elle cherchait maintenant ses parents dans la foule, d'un regard inquiet, car tout était semblable à ce rêve qu'elle avait fait tant de fois. Seuls ses parents n'étaient pas là.

Le vent s'était arrêté de souffler et son cheval ralentit. La brume se dissipa. Devant elle s'étendait un lac. De l'autre côté, au loin, se trouvait une personne qu'elle n'arrivait pas à distinguer avec la distance. Malgré cela, elle crut entendre un murmure qui lui disait :
« Jeanne, rejoins-moi. »

Elle entrepris alors de faire le tour du lac. Mais dès que le cheval faisait un pas, le sol s'enfonçait sous ses sabots. Elle se résigna à le laisser ; le caressa et l'attacha à un arbre.

Ce lac de montagne était entouré de sapins. Les hauts sommets qui le surplombaient portaient encore un peu de neige.
L'eau était fraîche, mais Jeanne n'eut pas d'autre solutions que de s'avancer pour traverser à la nage, après avoir laissé quelques affaires auprès de crin rouge.

L'épreuve lui paru longue. Quand elle pris pied sur l'autre berge, la personne qu'elle avait entrevue n'était plus là.
Elle inspecta un moment du regard l'entrée de la forêt qui se présentait devant elle, et finalement aperçu une silhouette derrière un amas de rochers. Elle rejoignit donc l'inconnu.

C'était un beau jeune homme, aux yeux bleus, un peu plus âgé qu'elle, d'une dizaine d'années. Il avait les cheveux bruns, longs, retenus dans le dos par un tissu multicolore.
Jeanne fut surprise de sa tenue vestimentaire qui semblait appartenir à une autre époque :
il portait un bermuda en velours, des bas blanc, et une sorte de redingote ornée de beaux boutons dorés. Une chemise blanche aux bords de manche évasés en ressortait au niveau des poignets.
Elle avait l'impression de voir un personnage d'un de ses livres d'histoire consacré à Louis XIV.

« Mais qui êtes-vous ? ... Où suis-je ?  Demanda t-elle.

Sans paraître surpris de sa présence, l'inconnu répondit :

-Je m'appelle Colin. ...Un jour comme toi, je me suis retrouvé dans ce pays sans explication.
Après l'avoir parcouru dans tous les sens durant plusieurs mois, j'ai finalement trouvé un passage qui semblerait pouvoir me ramener chez moi mais …

Jeanne ne lui laissa pas le temps de finir.

-D'où venez-vous ?

-Je pense que nous venons du même endroit, mais via des époques différentes. C'est pourquoi tu me trouves si bizarrement accoutré.
Il n'y a qu'un seul moyen de retourner chez nous. Il existe un passage dans la montagne... mais... les gens qui s'y sont aventurés ont disparu. Je ne sais donc pas si ils ont retrouvé leur vie d'avant.

-Tout ce que je veux c'est retrouver mes parents, je n'ai pas choisi d'être ici !!
… Accepteriez-vous de m'aider ?

-Pourquoi pas, mais moi je ne cherche pas à fuir. Je suis arrivé depuis trop longtemps, et ma vie est ici maintenant. »

Jeanne et Colin entreprirent alors leur périple dans la montagne.

Les heures passèrent à arpenter les pentes accidentées, mais toujours rien en vue.
Jeanne commençait à ressentir une forte douleur à la tête et sa respiration se faisait de plus en plus saccadée.

Colin dit alors :

« Je crois que nous approchons. La dernière fois, c'est ici que j'ai vu des gens disparaître mystérieusement.

-Où ça, je ne vois rien !?

-C'est normal. Tu ne vois rien mais tu ressens l'étrangeté de l'endroit, n'est-ce pas ? »

… Alors que le soleil déclinait au loin, le sol se mit soudainement à trembler sous leurs pieds, et rapidement une grand crevasse s'ouvrit entre eux deux. Colin faillit tomber, mais
rattrapa la main de Jeanne et réussi malgré tout à sauter de l'autre côté.
Le mal de tête de Jeanne redoubla d'intensité et tout devint subitement flou. La nuit tomba d'un seul coup, Colin disparaissant au loin...

Des voix... des gens qui parlent... ses yeux s'ouvrirent lentement.

Elle reconnut tout d'abord sa mère. Ses parents étaient à ses côtés et paraissaient soucieux. Elle, était allongée au bord d'une route à proximité d'un tunnel.
Sa mère lui dit : « Est-ce que sa va ma chérie ?

-Oui mais... que m'est-il arrivé ?

-Tu te baladais à vélo quand tu as percuté un van qui transportait un cheval. Le conducteur a eu peur pour toi.

-Et le cheval ? (…)

-Il a perdu beaucoup de sang et a peu de chance de survivre. »

Jeanne regarda en direction du cheval qui était recouvert d'une couverture, ...et su qu'il resterait à jamais attaché à l'arbre où elle l'avait laissé près du lac.

C'est alors qu'elle sentit quelque chose dans sa main. Elle l'ouvrit... et la referma aussitôt.


… Reverrait-elle un jour le jeune homme à qui avait appartenu cette bague étrange ? …


FIN
 

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